UN PEU D’HISTOIRE

L'HISTOIRE DES THERMES

Une renommée deux fois millénaire qui consacre les vertus thérapeutiques des eaux de Luchon.

Ses lettres de noblesse remontent au temps des romains qui développèrent la ville, alors appelée ILIXON (déesse des eaux), et creusèrent les premières piscines thermales.
Ilixo, dieu des sources, donne son nom à la vallée de Luxon ou Luchon. Le bourg né auprès des sources était quant à lui appelé Bagnères, de balnearia, balnearium (bains, baigneries). Plus tard, le nom associant Bagnères de Luchon fut d’usage pour désigner la ville elle-même de Bagnères en pays de Luchon.

Quatre sources différentes étaient exploitées durant l’antiquité, notamment grâce à l’aménagement d’une grotte. Les bains proprement dits se composaient de trois piscines superposées alimentées par des bassins, plus modestes qui servaient peut-être à refroidir les eaux.

Les bains de Luchon sont les premiers après ceux de Naples (Balneum Lixonense post Neapolitense Primum)

Après six siècles d’opulence, les invasions barbares portèrent un coup fatal à la renommée de Luchon qui sombra dans l’oubli, les bains n’étant plus utilisés que par la population locale.

Au XVIII siècle, Jacques BARRAU, consul de la ville, soumit à l’Intendant de la province, Antoine MEGRET, baron d’ETIGNY, son projet de redonner à Luchon son prestige passé.

En 1759, le baron d’ETIGNY visita la ville et tomba sous le charme. Il construisit un bâtiment pour les Thermes, fit une allée, qui porte son nom, pour relier les Thermes à la ville. Outre de nombreux bâtiments et ouvrages d’art, d’ETIGNY rendit carrossables les anciennes voies de communication, gage de développement. En 1761, il organise un service médical complet, avec un chirurgien, un médecin et un apothicaire, chargés de veiller aux soins et à l’hygiène des curistes.

En 1763, la notoriété de Luchon s’étaye grâce à la venue du Duc de RICHELIEU qui en fit la promotion à la cour de Versailles et obtint du roi des subsides qui permirent à d’ETIGNY de développer la cité et les bains de Bagnères de Luchon.

Les Thermes au XIXème siècle

De 1804 à 1815, plusieurs établissements virent le jour : bains RICHARD, bains FERRAS, bains de la REINE.

En 1830, la ville avait fait l’acquisition de ces 3 établissements.

En 1857, après la destruction des bains de la REINE par un incendie, la ville après quelques turpitudes fit les bains SOULERAT qui rentrèrent dans l’escarcelle de la ville. L’engouement des bains progresse, les savants chimistes, hydrologues et médecins se perfectionnent et les techniques évoluent.

L’architecte Edmond CHAMBERT propose à la ville de Bagnéres-de-Luchon son projet de thermes. La première pierre du futur établissement fut posée le 22 août 1848. Un facteur important était l’analyse des sources existantes. La recherche de nouvelles sources par des forages fut menée par des scientifiques et des médecins confirmés. Le nouvel établissement fut inauguré le 20 juillet 1857. Dans le parc thermal se trouvait une piscine: anciens bains radioactifs sur l’emplacement actuel de la maison du curiste. Ces bains avaient des propriétés propres au traitement de l’arthrose et des lésions cutanées.

A partir de 1860, les soins et les installations évoluent, le traitement des voies respiratoires se renforce avec la création des pulvérisations, du humage… Les médecins réalisent les premières insufflations.

Ce sont près de 2000 ans d’histoire des bains de Bagnères-de Luchon qui se concluent au XIXème siècle par les thermes CHAMBERT.

En 1867, le Prince Impérial, fils de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie, séjourna à Luchon et fut soigné aux Thermes dans un petit bâtiment en bois qui lui fut réservé.
La réputation de Luchon fut ainsi faite et les Thermes de Luchon se développèrent.

En 1929, le Radio Vaporarium sulfuré voit le jour, révélant 1200 mètres de galeries, hammam naturel conçu et utilisé par les Romains, qui serpentent à même la roche.

En 1954, le Pavillon du Prince Impérial fut construit à l’emplacement du petit bâtiment en bois aujourd’hui Pavillon des Buvettes.

En 1969, le Vaporarium, unique en Europe, est valorisé par la construction du bâtiment actuel et il se modernise en 2010 par une rénovation totale.

Les Thermes de Luchon n’ont pas cessé d’évoluer par la restructuration et la rénovation des services de soins, l’évolution des techniques thérapeutiques, la création de l’espace de remise en forme « Luchon Forme et Bien-Etre », et des forages qui ont permis de capter les sources thermales en profondeur préservant ainsi la pureté constante de ces eaux vieilles de 14 000 ans.

Après vingt siècles d’histoire, Luchon se trouve toujours à la place que lui assignait STRABON, géographe grec, qui proclamait dès le début de notre ère les sources de Luchon « les eaux excellentes ».